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Griggio – Les labyrinthes de la création

Avant-première de notre exposition du 11 mars 2011, Serge Griggio:

Anatomie, SG ©1999

Serge Griggio est né à Narbonne en 1958. Peintre, graveur et dessinateur, il réalise des décors de théâtre. Il vit et travaille dans l’Aude, une région dont la richesse des cultures par son brassage ethnique ouvre l’esprit à d’autres horizons et dont l’histoire est violente.30 figures, SG ©1992

Sa vocation artistique se manifeste très tôt. Son oeuvre est empreinte d’influences méditerranéennes de par ses nombreux voyages en Italie (ses grandparents sont vénitiens) enrichissent son esprit curieux, son désir d’améliorer sa vision et création picturale.

sans titre, SG ©2003

Extrait de texte « Serge Griggio: Les labyrinthes de la création – notes sur une visite de l’Atelier » par Daniel Bégard, critique d’art:

Dans cette série vient la figure double de Thésée et du Minotaure. L’un ne serait rien s’il n’avait tué le monstre et pu découvrir le parcours utile au sein du labyrinthe–qui pour les anciens était aussi archétype de la connaissance. Le taureau humain ne serait rien et errerait éternellement oublié dans l’invention perverse de Dédale, s’il n’avait été tué par Thésée qui, couvert de son sang, l’accouchera en somme de la notoriété que procure les fables. Et c’est à ce couple improbable que Griggio consacre de fortes toiles, en affichant un certain parti pris par le Minotaure. Reste Icare, mais Icare est en somme le troisième homme du duo précédent, puisqu’il s’échappe–par les airs–avec Dédale, l’inventeur du piège labyrinthique. Hélas pour lui, fasciné par la beauté de sa création de ses ailes de cires, il la propose à l’admiration du soleil. Comme Narcisse ou Psyché l’auto-admiration de la beauté de son oeuvre l’aura perdu.

le Minotaure, SG©

Aussi le sentiment qui m’a paru dominer cette série c’est l’importance que Serge Griggio è l’évidence accorde entre tous au Minotaure ou au couple Minotaure-Thésée. La référence obligée sur une telle thématique à Picasso est un peu l’arbre cachant une forêt car ce mythe ne cesse de courir dans l’histoire de la représentation. Et les explications convenues, puissance et érotisme de la chimère mi-homme mi-bête pourrait bien n’être que partielles.

Car on peut tout aussi bien le lire métaphoriquement comme la situation de l’artiste dont la création est le labyrinthe, animal par instinct et homme par raison, les couleurs et le trait. La mise à mort par Thésée est en réalité la mise en oeuvre de l’oeuvre nouvelle portée, projetée par l’artiste.

Vernissage de Serge Griggio, Mythologies, 18h30 le vendredi 11 mars

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The Labyrinth of Creation: Notes on a visit to the studio of Serge Griggio, by Daniel Bégard, art critic (extract from original text)

In this series we see the double figures of Theseus and the Minotaur. One would be nothing if he had not killed the monster, had not discovered the path to the heart of the labyrinth; to the ancients, he also represented an archetype of knowledge. The human bull would be nothing and would wander eternally, forgotten in the perverse invention of Daedalus, had he not been killed by Theseus who, covered in his blood, gave him birth in the notoriety of legend. And it is to this improbable couple that Griggio dedicates these strong canvases, which reveal a certain bias for the Minotaur.

This leaves Icarus, but Icarus is in effect the third man in the preceding duo, as he escaped–by air–with Daedalus, inventor of the labyrinthine snare. Alas for him, fascinated by the beauty of his wings of wax, he was tempted to an admiration of the sun. Like Narcissus or Psyche, over-admiration of his own creation led him to lose it.

The feeling that also strikes me as dominant in this series is the import that Serge Griggio evidently ascribes–among all the others–to the Minotaur or to the couple of the Minotaur and Theseus. The obligatory reference on this theme to Picasso’s treatment is a bit the trees obscuring the forest, as this myth has been a recurrent subject throughout the history of representation. The conventional explanations–potency and eroticism of the creature half-man, half-beast–can only be partially satisfying.

We can also read this metaphorically as the situation of the artist wherein the creation is the labyrinth–animal by instinct, and human by reason, colours and line. The killing of the Minotaur by Theseus is in reality the use of a new understanding projected by the artist.

Serge Griggio’s exhibition starts at 18.30, friday 11 march.

Auteur :

Ce qui est n'est pas et vice versa, seul le regard existe

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